Nous sommes dans la joie de Pâques, un temps merveilleux pour les chrétiens. Après s’être unis à Jésus souffrant sa passion ils proclament la victoire du Sauveur sur la mort. Célébrer un événement, c’est bien. Encore est-il important d’en saisir toutes les conséquences par exemple, en faisant l’expérience d’une rencontre personnelle avec le Christ ressuscité. Les pèlerins d’Emmaüs ont eu cette chance. Mettons-nous à leur place. Jésus est vivant. Leur désarroi, leur doute se changent en enthousiasme. Ils reviennent à Jérusalem et ce n’est certes pas un retour en arrière mais leur marche prend un autre sens, ils courent vers un avenir plein de promesses.
Les onze qu’ils rejoignent ont aussi une rencontre avec Jésus qui leur donne la paix et leur révèle ce qu’ils auront maintenant à accomplir. Pour cela ils reçoivent l’Esprit Saint. « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie » N’est-ce pas dans une certaine mesure ce qui est proposé à chacun. Ce mois ci le bulletin aborde le sujet de la vocation et du discernement en vue de la vocation. La foi chrétienne est au cœur de notre engagement et de notre disponibilité dans la recherche de notre avenir. Il s’agit d’être à l’écoute de l’Esprit Saint qui est Lumière et Sagesse de Dieu. Une traduction française de la Bible nous dit que « se passionner pour la Sagesse est la perfection de discernement » (Sg 6,15) Elle est don de Dieu, et nous ouvre les yeux sur nous-mêmes et sur le monde et nous permet de décider en toute vérité, nous indiquant les chemins où nous rencontrerons Jésus vivant.
Le futur synode, en octobre aura pour thème : La Foi des jeunes et le discernement de la vocation. Déjà des jeunes, croyants ou non, ont été consultés. On a aussitôt remarqué que la question de la vocation dépasselargement ce qui concerne l’appel au sacerdoce ou à la vie religieuse. Tout être humain est appelé à connaître Dieu et à l’aimer jusque dans la vie éternelle « Dieu nous a aimés et il nous donne une vocation sainte à cause de son projet à lui » (2 Tim.1,9). Si la dévotion est possible en tous les états de vie (IVD,1ère partie, ch.3), il en est de même pour les différents services à rendre dans le monde et dans l’Église.
La prière est le meilleur moyen de savoir celui auquel nous sommes destinés et qui correspond à notre personnalité et nos aspirations. Choisir c’est laisser quelque chose de côté. Le pape Jean-Paul II n’a pas caché qu’il était attiré par un métier proche des arts et du théâtre et peut-être son entrée au séminaire a été provoquée par la réflexion d’un camarade de travail « Karol, tu devrais te faire prêtre ». Pour décider, nous avons besoin de relire les événements, d’être attentifs aux personnes qui nous entourent, d’écouter l’avis d’un confesseur, ou d’un conseiller, directeur de conscience... Leur rôle est délicat. « C’est une chose difficile de reconnaître une bonne vocation, de savoir si tel est bien appelé » (François de Sales Entretiens 19). Jean parle d’éprouver les esprits pour savoir s’ils viennent de Dieu (1 Jean 4, 1).
Les sacrements et la Parole de Dieu sont aussi pour celui qui se veut disponible. C’est une aide précieuse : « Dans le Livre est écrit ce que tu veux que je fasse » (Ps 39). La générosité, les dispositions naturelles, sont des signes qu’il reste à interpréter à la lumière de Dieu. A propos d’une décision à prendre, François de Sales écrit à Jeanne de Chantal : « je ne voulais suivre ni votre désir ni mon inclination mais Dieu et sa providence » (lettre du 14 octobre1604).
Jésus nous fait signe de multiples manières. Reconnaissons-le proche de nous et nous verrons où il nous mène. S’adressant aux jeunes de son diocèse, à Rome, le pape François précise que la question à se poser est double : Qui suis-je ? Pour qui suis-je ? Toute vocation en effet met en valeur des dons, des qualités et des aspirations personnelles mais également vise le service de Dieu et de nos frères. S’engager pour une vie belle et donnée mérite bien que nous reprenions souvent cette prière, « Seigneur, donne à chacun la claire vision de ce qu’il doit faire et la force de l’accomplir » (2ème dimanche du T.O.).
Robert LAGISQUET Diocèse de Bayonne – France
Thème du mois :
Le discernement des vocations Thibaud de la SERRE
Comment discerner une vraie vocation 17e entretien Pléïade
Discernement pour les vocations aujourd’hui à partir de la nouvelle Ratio Benoît GOUBAU
Une page du Traité de l’Amour de Dieu - Aimer la volonté de Dieu signifiée dans les commandements et conseils François CORRIGNAN