Edito
Jeunes et ainés
Dans le bulletin du mois d’octobre, nous nous sommes arrêtés sur « la famille de François de Sales et la famille aujourd’hui ». Ce mois-ci, notre regard se dirige vers « les jeunes et les aînés. »
Avec le synode des évêques sur les jeunes et la foi, prévu en octobre 2018, l’Église veut porter une attention toute particulière au monde de la jeunesse. S’il est difficile de lui définir une tranche bien précise, la jeunesse est cet âge de la vie que chaque génération traverse.
En son temps, François de Sales a vécu cette étape de l’existence d’une manière singulière, comme tout un chacun. Mais n’y a-t-il pas tout de même quelques points communs avec ce que peuvent vivre des jeunes aujourd’hui ? Très tôt, vers 11 ans, François de Sales a quitté le domicile familial pour aller étudier à Paris, puis à Padoue. Bien qu’accompagné de ses cousins, il fût éloigné de sa famille durant plusieurs années, sans les moyens de communications quasi instantanés de notre époque. Il était également accompagné, suivi, dirigé, par un adulte, un précepteur, M. Déage.
Au XXIe siècle, ils sont nombreux les jeunes qui doivent partir loin de chez eux, parfois dans un autre pays, pour étudier, pour un stage, pour travailler, voire pour fuir la guerre ou la misère. Nous avons probablement l’occasion d’en rencontrer, d’en accompagner certains, de mesurer leur enthousiasme, leurs difficultés, leur solitude, peut-être, leurs questionnements, etc... Nous sommes de ces aînés, par l’âge et par la foi, qu’ils croisent sur leur route. Ils peuvent être tout simplement nos neveux et nièces.
À Paris, comme à Padoue, on peut dire avec les mots d’aujourd’hui, que François de Sales a été un chercheur de sens, au cœur de sa vie chrétienne. Il étudie l’Écriture Sainte et la théologie pour approfondir sa foi, puisque, très tôt il avait discerné qu’il voulait « être d’Église ». Il a connu des crises profondes qui l’ont travaillé durement. Il ne les a pas traversées seul, mais avec l’aide de la prière, et en étant accompagné par un directeur spirituel, notamment le P. Possevin (à Padoue).
Dans l’exercice de notre ministère, nous pouvons être amenés à accompagner des jeunes sur leur chemin de foi, dans leur quête de sens, ou bien pour les aider à discerner une vocation, un choix de vie. Encore une fois, nous sommes ces aînés, qui, avec d’autres, contribuent à leur édification humaine et spirituelle. Chacun d’entre nous sait ce qu’il doit à des témoins aînés rencontrés sur sa route. Qui de nous, au moment de choisir sa propre voie, n’a pas été marqué par la vie, le témoignage, l’accompagnement d’un prêtre plein de foi et de sagesse ? Faisons mémoire de notre parcours de jeunesse.
François de Sales a été directeur spirituel de ses frères et sœurs plus jeunes. Si nous ne sommes pas appelés à reproduire comme tel notre saint patron, pour autant, il nous revient d’être disponibles auprès de ces jeunes qui cherchent un chemin, si cela se présente. Fidèles à la marque de fabrique de notre association, n’ayons pas peur de risquer avec eux et pour eux cette aventure d’un accompagnement spirituel, si tel est notre charisme, bien sûr.
Dans le temps de Noël qui va suivre celui de l’Avent qui commence, nous nous souviendrons que le jeune Jésus, bien qu’occupé aux affaires de son Père, était aussi sous la conduite de ses parents, Marie et Joseph, ces aînés qui l’ont éduqué dans les premières années de sa vie. Bon temps de l’Avent et bon Noël.
Olivier BOUSSEAU (France.)
Sommaire du N° 3 – 313 Décembre 2017
Editorial : Jeunes et aînés O. BOUSSEAU
Thème du mois :
Avancer ensemble dans la dynamique du synode des jeunes - V. ROSSAT
Enfants et jeunes dans la synodalité - M. FOURNIER
Le bien de la vieillesse - François de Sales
Pour la réflexion et l’échange
Brèves réflexions sur les situations dites « irrégulières » à la lumière d’Amoris Laetitia